Les acteurs pratiquent selon la méthode «à la découverte de son propre clown» créé par le Bataclown en France.
Le travail du clown-théâtre est très spécifique. L’animatrice, Christine Golay jay, pratique l’improvisation clown depuis 20 ans, elle est signataire de la charte déontologique du Bataclown « l’animation du travail de clown selon l’orientation du Bataclown » et initiée à la méthode « à la découverte de son propre clown ». Bataclown.com.
Dans cette orientation, l’improvisation clown-théâtre s’inscrit dans une démarche qui est commune à toutes les activités d’expression dramatique (théâtre, masques, pantomime…) dans lesquelles il s’agit d’ouvrir un espace de jeu et de poser un écart entre la personne et le personnage.
- Cet écart autorise à se montrer différent de ce que l’on est dans la vie réelle.
- Cet écart protège celui qui joue car on ne peut lui reprocher ce que fait et montre son personnage.
Le clown est un personnage de fiction au langage universel qui nous touche car il puise aux sources de l’enfance et de l’Être. Il peut se montrer faible et inadapté, et n’en est pas rejeté pour autant car il est attachant de par son authenticité, son optimisme, sa générosité et sa naïveté. Chacun peut s’y reconnaître parce qu’il est profondément humain. Il s’engage dans ce qui émerge et entre en relation avec ses partenaires, le public, l’espace et les objets. Il est joueur, inventif, spécialiste de la projection et perçoit les situations à la fois dans leur simplicité et leur complexité, il est prêt à se métamorphoser et à changer le monde!
Son passage en notre présence ressemble à une épreuve existentielle pour lui, il nous apprend toujours quelque chose sur lui, sur nous et sur le monde posant un regard poétique, symbolique qui rejoint l’universel. Par sa présence, il permet d’accéder à une compréhension plus profonde de la puissance de notre nature fondamentale.
Le travail du clown ouvre donc un espace potentiel pour être libre malgré les chutes, les maladresses, les malheurs… en deçà ou au-delà des conventions et des contraintes.
Dans les ateliers de clown-théâtre, un climat de confiance permet à chacun de développer son expressivité, son imaginaire et ses ressources émotives pour nourrir son acteur et donner vie à un personnage clown unique. Nous empruntons un chemin d’ouverture au jeu, à la rencontre, à la relation par l’expression du corps, à l’importance du regard et de l’écoute menant à l’improvisation théâtrale pour clore par un « retour » visant à poser des paroles sur le jeu scénique.
Les acteurs deviennent personnages clown, ils portent le petit masque rouge et pratiquent l’improvisation en jouant avec ce qu’ils sont. Dans le jeu de l’improvisation les acteurs ne savent pas ce qu’ils vont jouer, ils tissent le jeu en s’appuyant sur la référence du lieu, du moment, des enjeux repérés et de ce qui survient et le donne à vivre au public par le regard.
UN TRAVAIL TRANSFORMATEUR
Chaque individu porte en lui un clown intérieur, cette partie intime de soi qui permet de retrouver quelque chose de l’innocence de l’enfance. Aller à la rencontre de son clown intérieur, c’est se mettre en contact avec la partie « inadéquate » de soi-même, en décalage avec la société et ses codes. C’est s’offrir le luxe de rater, de se tromper. Oser se dévoiler, prendre de la distance avec les émotions qui surgissent, pouvoir en jouer et peut-être même en rire.
Le clown se situe dans l’ici et maintenant, toujours ouvert à l’imprévu et au décalage. Il va chercher en lui les émotions suscitées par les situations dans lesquelles il est acteur et les restitue en les amplifiant. Il vit en marge de notre monde, dans lequel il sait entrer et sortir, il se soumet aux pires injustices et peut s’en libérer en un tour de main, comme par magie ; il est continuellement en équilibre entre la chute et le succès, entre le héros et le raté, il sait être simultanément à l’intérieur et à l’extérieur de tout événement, de toute situation, il appartient à la fois au Tout et au Rien. Cette phrase symbolise l’espace « inter » du clown: « La sagesse me dit que je ne suis rien, l’amour me dit que je suis tout. Entre les deux s’écoule ma vie ».
Travailler le clown, c’est retrouver l’état d’ouverture et de liberté de l’enfance avec ses rêves, ses peurs, ses joies et sa folie, qui peut contribuer à transformer certains blocages grâce à une prise de distance fondée sur l’humour, le non-jugement et l’amour.
Nous vous proposons de rencontrer , découvrir, apprivoiser ce personnage et ensuite vivre à ses côtés pour approcher la vie différemment!
Le personnage du clown est envers et contre tout un ambassadeur de la Vie.
Toutes les photos, ici, ont été prises par Serge Barkats lors du stage de formation à l’animation du travail clown au Bataclown, 2021.